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Les entités paysagères du PNTH

    Grandes cultures de la Pévèle

    Très proches des Versants de la Pévèle, les grandes cultures de la Pévèle marquent tout en nuances une transition vers les plateaux du Tournaisis au nord du Parc transfrontalier. Entre les deux, une bande plus humide de bois (Howardries), de pépinières et de peupleraies   annoncent un "effet frontière", véritablement perçu grâce aux vestiges de guerre, tels que les nombreux blockhaus et le Fort de Maulde. Plus ouvert que ses cousins Versants, ce paysage de grandes cultures offre des perspectives rares dans le secteur, notamment près de la Pierre de Brunehaut. L’identité rurale s’affirme au travers de son patrimoine bâti vernaculaire et de prairies   encore présentes autour des villages tels Rumes, Taintignies, Wez Velvain ou Jollain Merlin. Cette campagne attirant elle aussi les nouveaux ruraux, les villages d’origine plutôt groupée montrent depuis peu une forte tendance à l’étirement, aux conséquences similaires à celles rencontrées sur les Versants.

  • Versants de la Pévèle

    La Pévèle (du latin pevula, pâturage) se présente comme une campagne dont les riches terres argilo-sableuses sont consacrées à la polyculture et à l’élevage. L’activité agricole a façonné un paysage ouvert, ponctué de grosses fermes et de boisements parfois culturaux.
    Au détour des chemins, les censes, quelques calvaires et de nombreuses chapelles se dévoilent et témoignent d’un patrimoine bâti important. Suivant les versants doux et leurs lignes d’eau vers la Scarpe, les villages s’étirent le long des routes et s’entourent traditionnellement de pâtures parfois complantées de vergers. Des bois et forêts -Marchiennes, Flines-lez-Râches- marquent ponctuellement les franges de l’entité avec les plaines plus humides. Liée à la proximité de la métropole lilloise, la rurbanisation a changé progressivement le visage de cette entité, lui donnant une image de "campagne habitée" où paysages urbains et paysages agricoles s’associent étroitement. L’urbanisme linéaire et son effet "couloir" est peu à peu remplacé par de nouveaux modes d’urbanisation plus groupés. Ainsi, la Pévèle maintient localement un fragile équilibre entre une identité rurale forte, perçue par des fenêtres encore ouvertes vers la campagne, et un bâti résidentiel ou des peupleraies   qui égrainent le territoire.

  • Plaine de la Scarpe

    Dès le Moyen Age, les grandes abbayes (Marchiennes, Hasnon ou Saint-Amand) ont entrepris d’importants travaux d’assainissement et de défrichement sur les vastes étendues boisées, humides et marécageuses de l’époque, en y laissant de nombreux vestiges abbatiaux.
    Vaste plaine humide, cette entité est naturellement associée à l’eau, omniprésente sous toutes ses formes, suggérée ou perçue, libre ou stagnante. Elle crée un paysage de prairies   et de labours, constellé de haies ou saules têtards isolés, parcouru de fossés ou de courants, et ponctué de fermes traditionnelles. Aux réseaux géométriques de fossés autour du Decours et de la Traitoire se superposent des axes routiers souvent sinueux qui relient les villes et les villages entre eux. Depuis les bourgs, le bâti s’étire reliant de loin en loin des censes autrefois isolées dans la plaine, au risque d’une confrontation entre bâti traditionnel et bâti contemporain.
    La structure de ce paysage identitaire se fragilise toutefois avec le développement de friches et des peupleraies   . La fermeture du paysage se ressent aussi le long de certains cours d’eau, la rendant peu visible et peu accessible.

  • Plateau de l’Ostrevent

    Le plateau de l’Ostrevent marque les franges sud du territoire, où moyennes et grandes cultures dominent pour s’ouvrir sur les paysages agricoles et miniers du douaisis et du valenciennois. Dans ce paysage ouvert, quelques repères marquent l’espace : voies rectilignes et parfois plantées, clochers autour desquels s’organisent des villages plutôt groupés. Encore ruraux, les bourgs se prolongent par des corons ou cités minières qui forment souvent de véritables hameaux indépendants. Terrils et chevalements, disséminés ponctuellement dans le paysage, portent la mémoire de l’ancienne industrie minière de la région. Plus modestement, de petits éléments de patrimoine rural rappellent qu’un autre passé que celui de la mine a construit ce paysage. Bordé au nord par le massif de Raismes-Saint-Amand-Wallers et la plaine humide de la Scarpe, le plateau de l’Ostrevent vient s’appuyer sur ces entités, quitte à ce que peupleraies   et bâti épars viennent en déranger la limite.

  • Massif forestier de Raismes St Amand - Wallers

    Au cœur du terroire, ce massif s’étend aujourd’hui sur 4 500 ha. La forêt, qui s’étirait autrefois jusqu’à Douai, a largement été morcelée au XIXè siècle pour les besoins de l’industrie. La Grande Guerre y a aussi laissé ses traces  : deux tiers des arbres ont été sacrifiés, avant replantation de l’ensemble après 1918. Le massif est partagé entre un versant nord très humide situé à l’altitude de la plaine de la Scarpe, où dominent chênes pédonculés, mares et fossés, et un versant sud plus sec, interfluve entre la Scarpe et l’Escaut, où dominent la hêtraie sur sable, les landes à bouleaux ou à bruyères et les pinèdes issues de replantations.
    Ce paysage est empreint d’une présence humaine importante, par les clairières bâties en son sein, la fréquentation publique ou les axes de circulation qui la traversent (rail, autoroute, drèves…) mais qui permettent une découverte du massif. Au sud, ses franges aussi connaissent certaines pressions, tantôt par l’urbanisation, tantôt par les peupleraies   qui rendent les lisières ambiguës et peu perceptibles, malgré des vues localement préservées vers la forêt. Au nord, les lisières sont plus lisibles : lisières diffuses naturelles vers la trame arborée de la plaine humide ou lisières franches en contact direct avec la plaine agricole.

  • Vallée de l’Escaut urbain

    Cette entité témoigne de la proximité de l’agglomération de Valenciennes par un couloir urbain partant de la ville centre vers Condé-sur-l’Escaut. Les traversées sont rares et les paysages se structurent de manière assymétrique. En rive droite, le bâti dense concentre villes minières, cités et corons mais aussi terrils et carreaux de fosses, patrimoines souvent mis en valeur. C’est d’ailleurs à Fresnes-sur-Escaut qu’en 1720 fut découvert la première gaillette de charbon dans le Nord. Ce bâti s’organise en couches successives, comme laminé entre les berges de l’Escaut et une RD935 très routière dans son traitement, puis entre la RD et l’ancien cavalier ou la lisière forestière du massif de Raismes-Saint Amand-Wallers. En rive gauche, le bâti est plus épars  : boisements, prairies   et activités se partagent l’espace.La proximité de la forêt et la présence de l’Escaut n’ont cependant pas empêché ces villes de s’organiser sans ces grands éléments naturels, les liens physiques ou visuels étant rares vers ces espaces. Au-delà de l’étirement urbain, la gestion des lisières face à l’urbanisation et des rives humides face aux peupleraies   est un enjeu fort pour ce secteur.

  • Plateau Quercitain

    Au sud-est du territoire, le plateau quercitain possède les caractéristiques des paysages agricoles ouverts dédiés aux cultures et aux prairies   . L’autoroute A2, la voie ferrée et la nationale N31 structurent l’espace, au même titre que de gros bourgs comme Quiévrechain ou Quarouble par exemple. A l’approche de la plaine de la Hayne toute proche, les paysages changent, peupleraies   et pépinières devenant alors plus fréquentes. Au sud de la N31, ce sont les grandes cultures qui prennent la place des prairies   et des petites cultures. Porte d’entrée vers le Parc comme le sont les plateaux qui encadrent les plaines, ce secteur reste soumis aux influences de l’aire urbaine et des zones d’activités proches.

  • Plaine de la Hayne

    Large dépression humide inondable s’étendant vers l’est, ce paysage de plaine s’identifie par l’omniprésence de l’eau et le développement marqué des taillis marécageux et surtout des peupleraies   . Entre ces grands ensembles, bassins d’affaissement minier de Chabaud-Latour, "forêt" de peupliers et canal de Condé-Pommeroeul (la Hayne), des paysages humides s’intercalent, mêlés de marais, de prairies   humides pâturées et de pépinières, marqués par un réseau complexe de fossés et de courants. Les villages, petits et peu nombreux, témoignent d’une forte ruralité, avec un bâti ancien dominant et de petites cités minières, soumis à l’épreuve du temps.
    Ces paysages intemporels, un peu à part, semblent se refermer sur eux-mêmes face à la
    domination des peupleraies   et une eau peu perceptible dans cette densité végétale. Pourtant, ils recèlent d’atouts naturels et bâtis qui ne demandent qu’à être redécouverts comme patrimoines ruraux et liés à l’eau.
     

  • Versants de la Haine

    Inclus dans la large dépression de la Hayne (F) /Haine (B), le paysage des versants de la Haine marque la continuité avec la plaine côté français où la présence végétale se fait aussi fortement sentir. Cette entité s’identifie en outre par l’omniprésence de canaux qui parcourent le secteur, d’où une impression de "labyrinthe de canaux" de dimensions modestes à gigantesques, qui invitent à une découverte originale de ce territoire. Dans ce paysage empreint de ruralité, le bâti local mêle la brique dominante à l’emploi fréquent du grès et de la pierre bleue. Pourtant, lorsque les villages groupés se développent, ceux-ci semblent céder à la facilité du linéaire le long des routes, tout en laissant leur patrimoine bâti vieillir. Au détour de ces paysages, des corons, une voie ferrée désaffectée et des carrières constituent les dernières traces d’un passé industriel qui se fait discret. Terres agricoles marquées par la présence de l’eau, les versants de la Haine possèdent un fort potentiel pour la découverte de la nature et des paysages, nécessitant cependant une prise en main pour maintenir leur ruralité.

  • Grandes cultures du bas plateau Hennuyer

    Entité approximativement délimitée à l’est par le massif forestier de Stambruges, au sud par l’A16 - E42 et à l’ouest par l’Escaut, les grandes cultures du bas-plateau Hennuyer constituent une transition avec le Tournaisis tout proche. Dans ce paysage de grandes cultures, les horizons sont souvent lointains, quelques boisements, rideaux de peupliers et fermes isolées ponctuant localement les vues. Deux forêts, Beloeil et Stambruges, structurent également l’espace. L’habitat est plutôt groupé au sein de villages dont les rues suivent facilement les courbes de niveau, mais les évolutions récentes ont parfois conduit à un étirement et à une dispersion des constructions. La traversée de ces paysages est facilitée par des axes de communication rectilignes (RN50, E42) souvent plantés, limitant les vues vers les alentours en un couloir boisé.
    Ce paysage encore très agricole montre une certaine fragilité, notamment en lisière de forêt où le bâti s’est développé ; ce mitage étant amplifié par des boisements culturaux qui brouillent la perception de la forêt pourtant toute proche. L’absence de transition entre espace urbanisé et forêt, mais aussi le traitement routier des villages traversés par la RN50 posent la question du maintien d’une identité rurale de qualité pour ces espaces.
  • Versants humides de l’Escaut

    Vaste glacis entre l’Escaut et les monts du Hainaut, ce paysage forme une sorte de piémont aux reliefs amples, limité approximativement par l’autoroute A16-E42 au nord. Entité transfrontalière, ses ondulations sont ponctuées de massifs boisés comme les forêts de Bonsecours, de Flines ou le Bois de Péronnes et entrecoupées de pépinières. Ce paysage est marqué par la présence de prairies   et de cultures, où saules, frênes et peupliers se mélangent pour renforcer le maillage arboré déjà important des boisements. Le territoire est marqué par des villages historiquement très étirés dans le sens de la pente menant à l’Escaut (NE/SO) ; ce qui n’empêche pas un développement de liaisons bâties rejoignant les villages voisins le long de routes rarement rectilignes. Cette tendance à l’étirement urbain lâche témoigne d’une pression pavillonnaire récente, qui se lit aussi dans l’organisation en étoile de certaines villes, comme Péruwelz. L’espace public devient alors un atout à ne pas négliger, pour garder une identité rurale et rendre à nouveau lisibles les entrées de villages et leurs traversées.

  • Vallée de l’Escaut alluvial

    De Vieux-Condé ou de Fresnes-sur-Escaut à Antoing, le canal entre dans un secteur plus rural parsemé de villes et de villages qui s’étirent le long du cours d’eau, le bâti toutefois souvent en retrait. Hier vouée à l’industrie, la vallée de l’Escaut est ici boisée et légèrement vallonnée, prenant une allure de coulée verte renforcée par des étangs tel Amaury et les différents marais qui l’entourent. La confluence de la Scarpe et de l’Escaut ou encore le site des écluses de Rodignies sont des éléments symboliques de ce paysage qui méritent de s’y attarder. Véritable ligne de force dans le paysage, l’Escaut apparaît plutôt comme un espace de nature accessible et perceptible. Côté wallon, les voies sur berges aménagées donnent encore plus de proximité au canal. Côté français, ces liens sont parfois limités, hormis pour quelques villages organisés en rapport avec le fleuve, comme Mortagne-du-Nord. L’activité minière n’est néanmoins pas absente de ce paysage mais se fait très discrète, à l’exemple du site d’Amaury ou des pellouses métallicoles de Mortagne-du-Nord.
    Toutefois, le cours de l’Escaut s’accompagne largement sur ses rives humides de boisements linéaires et de peupleraies   , ces dernières remplaçant souvent cultures ou prairies   . Malgré des axes de communication qui longent les bords, l’absence relative de connexions visuelles et physiques limite les rapports entre les deux rives.